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Nous vous le signalons depuis plusieurs années déjà, lorsque l’actualité nous le suggèrent : la Presse professionnelle destinée aux prescripteurs n’est pas en forme. Elle est même clairement en crise depuis que les investissements publicitaires de l’industrie pharmaceutique reculent, d’exercice en exercice, inexorablement. Ainsi, pour les six premiers mois de l’année en cours, ces investissement évalués en brut à 6,2 millions d’euros pour les médias écrits destinés aux Médecins Généralistes, s’affichent t-ils déjà en retrait de près de 20% par rapport à la même période un an plus tôt. Et dans ces conditions, malheur à celui qui souhaiterait se désengager de ce secteur, condamné à rechercher un potentiel repreneur avec les mêmes chances de succès qu’un débitant de tabac désireux de céder sa boutique à la frontière espagnole. Ainsi, les rumeurs évoquent-elles depuis plusieurs mois déjà le souhait de la mutuelle Nehs (ex MNH) de trouver un acquéreur pour le groupe Profession Santé, éditeur notamment du Quotidien du Médecin, dont les pertes s’accumulent et qui, du coup, aura bien du mal à séduire un quelconque candidat.
UNE CESSION DANS UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE POURTANT TENDU
Pourtant, dans ce contexte peu favorable, c’est le moins que l’on puisse dire, le principal concurrent du leader, le groupe Global Media Santé, a annoncé il y a quelques jours un changement de propriétaire. Il est vrai que, selon celui qui pilote la Maison depuis plus de 15 ans, Alain Trébucq, l’opération ne ressemble en rien à une fuite en avant ou à un désengagement mais s’inscrit dans une véritable stratégie de développement et de synergies entre l’activité d’édition et celle du repreneur, le groupe SFP Expansion, l’un des principaux acteurs de la formation auprès des professionnels de santé en France. GMS est né en 2008. Trois ans plus tôt, le groupe Britannique Huveaux, via sa filiale France, choisit d’investir dans la presse professionnelle hexagonale en rachetant au groupe Les Echos, son activité d’éditeur à destination des médecins, activité qui regroupe alors trois principaux titres : Panorama du Médecin, La Revue du Praticien et Le Concours médical. Et c’est par un LBO, dans la conduite duquel il est accompagné par le fonds EPF 3, (aujourd’hui au sein d’Apax) qu’Alain Trébucq prend, en 2008, le contrôle majoritaire de Huveaux France. Mais la période qui s’ouvre alors voit déjà s’amorcer la baisse des revenus publicitaires en provenance de l’industrie du médicament.
UN CA PUB DE 8 MILLIONS D’EUROS ... IL Y A DOUZE ANS
Ainsi, pour les seuls titres du groupe GMS, le CA pub en 2008 s’affichait à 8 millions d’euros. Il devrait être cette année de 2 millions. Une baisse qui s’engage donc et qui s’ajoute par ailleurs à la montée en puissance, inexorable, du digital pour contraindre les acteurs de l’édition B to B à envisager une profonde mutation de leur modèle. Avec, dans la stratégie mise en place par Alain Trébucq, une priorité donnée à l’activité de formation : « Certes, nous restons un éditeur B to B de santé mais majoritairement orienté vers la formation, dont les revenus représentent les 2/3 de notre chiffre d’affaires. Déclinée sous la marque La Revue du Praticien, cette activité de formation, ce sont les deux éditions de La Revue du Praticien, comptant plus de 20.000 abonnés, un événement majeur, Les Journées nationales de médecine générale, et une activité de DPC (développement professionnel continu), presque exclusivement en format elearning ».
UN GROUPE PROFITABLE MÊME EN 2020
Quant au troisième tiers il est généré par un pôle de magazines avec deux marques, Egora-Le Panorama du médecin et Le Concours médical, ce dernier ayant été repositionné depuis 3 ans sur le créneau porteur des soins primaires et de la pluriprofessionnalité. « L’activité de Global Média Santé est désormais essentiellement digitale », ajoute Alain Trébucq. « Une bonne illustration en est La Revue du Praticien dont les abonnements numériques sont en très forte croissance ». Dans un tel contexte de crise et de mutation à marche forcée, le groupe parvient pourtant à sortir son épingle du jeu et affiche un bilan profitable : « Nous publions nos comptes chaque année, je n’en fais donc pas mystère : en 2019, notre EBITDA était de 1,4 millions d’euros, soit environ 15% de notre Chiffre d’Affaires. Et malgré une conjoncture très défavorable en raison du contexte sanitaire, nous devrions afficher cette année un EBITDA de plus de 12% ». Et puisque la mariée est belle, elle a donc attiré le soupirant en la personne de Jean-Eric Lucas, Président et fondateur en 2013 du groupe SFP Expansion. De formation HEC, l’homme est, depuis le tout début des années 2000, un véritable spécialiste du elearning qui a su identifier dès le début le Développement Professionnel Continu, notamment chez les professionnels de santé, comme une très belle opportunité de développement. La principale entité du groupe, Santé FormaPro, créée dès 2013, est par son chiffre d’affaires le 3e acteur de la formation auprès des professionnels de santé libéraux et des Etablissements médicaux sociaux (classement ANDPC 2019). « Les synergies à construire entre des entités dont l’activité commune est la formation des professionnels de santé, sont évidentes, à destination des libéraux comme des salariés. Ensemble, nous avons tout pour être un leader en ce domaine », ajoute Alain Trébucq a qui a donc décidé de céder, avec ses actionnaires, de céder l’intégralité de GMS, en des termes financiers « attractifs » … mais qui restent non communiqués. Mais, à 66 ans, le vendeur ne compte pas pour autant profiter, entre pèche et pétanque, d’une retraite de médecin et d’éditeur pourtant méritée, lui a qui débuté sa carrière professionnelle il y a tout juste 40 ans, à l’issue de ces études de médecine et qui fut notamment pendant de longues années, le patron du groupe du quotidien du Médecin, à la grande époque de l’ère Tesson, le nom évoquant aux plus anciens d’entre vous une période faste et malheureusement révolue de l’information professionnelle. « La nouvelle aventure qui s’ouvre aujourd’hui me passionne. Et je me suis engagé à rester encore 2 ans aux commandes de Global Média Santé ».