C’est passé ! Pas très confortablement, mais c’est passé ! Il est vrai que depuis quelques jours, plusieurs gros actionnaires, des fonds d’investissements tels que ISS, Glass Lewis ou PIRC avaient tenté de mobiliser les porteurs de titres du laboratoires AstraZeneca afin de s’opposer, dans le cadre de l’Assemblée Générale du groupe, aux projets relatifs à la rémunération du CEO Pascal Soriot, pour l’année en cours. Selon les documents qui étaient soumis aux votes, le bonus annuel versé au Boss pouvait, à compter de 2021, atteindre 250% du salaire annuel dont bénéficie Pascal Soriot, salaire de 1,33 millions de Livres alors que le taux maximum actuel est de 200%. Par ailleurs, les « long-term equity incentive awards » accordé au même CEO, plafonnés aujourd’hui, à 550% du salaire, taux déjà augmenté l’an passé où il était fixé à 500%, pouvaient, selon la proposition du Conseil d’Administration, atteindre les 650% en 2021. Des augmentations « excessives » avaient donc plaidé les actionnaires contestataires, qui ne cachaient pas leurs reproches à l’égard de la façon dont le dirigeant français a géré la crise sanitaire et les relations exécrables désormais entretenus avec l’Union Européenne. Des protestations qui ont été en partie entendues puisque la proposition faite par le CA, si elle a bien été adoptée, n’a obtenu finalement « que » 60,19% des votes des porteurs de titres qui se sont exprimés. Interrogé par la presse, le service de communication du groupe reconnaît qu’une « proportion significative des actionnaires » s’est prononcé contre le plan de rémunération. 

LE GROUPE ASTRAZENECA MONTE AU FRONT POUR DÉFENDRE SON CEO

Mais en coulisses et depuis plusieurs jours, le groupe est monté en défense pour soutenir son CEO avançant notamment que l’actuelle rémunération du CEO « est nettement inférieure à celle de ses pairs en Europe ». Par ailleurs, toujours selon le groupe, le Bilan de Pascal Soriot vis-à-vis des porteurs de titres est très largement positif puisque le dividende versé a augmenté de 300% au cours des 8 dernières années et de 77% sur les trois derniers exercices. Pour mémoire, la rémunération du dirigeant, sur l’exercice 2020, s’est établie à 21,4 millions de dollars soit 15,16 millions de Livres. Les contestataires avaient notamment souligné dans les documents transmis aux actionnaires, que la rémunération de Pascal Soriot était équivalente à 64 fois le salaire moyen au sein du groupe, mettant ce chiffre en comparaison avec la rémunération versée lors de la dernière année du mandat d’Andrew Witty, à la tête de GSK, l’autre géant Britannique, et qui était alors de 56 fois le salaire moyen du laboratoire.