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Le Service Après Vente et les Relations Presse on fait le job ! Et aucun média d’importance n’oublie ce mardi matin de relayer la nouvelle ! Ainsi donc, c’est fait : Sanofi a bouclé son étude de phase 2 pour le fameux candidat vaccin, développé en partenariat avec GSK, candidat qui avait été volontairement retoqué par le laboratoire français en fin d’année dernière pour cause de protection insuffisante apportée aux personnes de plus de 60 ans pour lesquelles le taux de conversion n’était que légèrement supérieur à 60%. De quoi inscrire le 11 Décembre dans l’histoire des journées noires du groupe hexagonal. L’essai de phase 1/2 mené sur 400 personnes permettait tout juste de valider la phase 1, le laboratoire affirmant que la fausse piste suivie était dû à la défaillance d’un réactif que Sanofi, contrairement à ce qui est la coutume en interne, et pour des raisons d’urgence, s’était procuré à l’extérieur. Il fallait donc tout reprendre ou presque, en essuyant un déluge de railleries, dignes parfois des cours de récréation de nos enfances. D’autant que certaines organisations syndicales ajoutaient de l’huile sur le feu, suggérant un lien entre les récentes réductions d’effectifs dans la R&D maison et l’échec constaté sur le candidat vaccin. Quitte à oublier de préciser que les chercheurs concernés par un plan de départ annoncé, en réalité, des mois plus tôt, étaient concernés par la vaccination comme je le suis par les résultats du championnat du Monde de Curling féminin (pour info, c’est la Suisse qui a enfoncé la Russie par 4 à 2 le 7 mai dernier). 

LE PATRON FRANCE MONOPOLISE LES STUDIOS POUR TENTER D’ATTENUER LA SENSATION DE LOUPE HISTORIQUE

Pendant deux ou trois semaines qui ont dû lui paraître des siècles, le patron de Sanofi en France, Olivier Bogillot, a été prié de jouer les victimes expiatoires face à tout ce que la scène médiatique hexagonale compte de micros. Tout juste a-t-il pu éviter « Doudou et gros dodo », le talk show hebdomadaire de la chaîne Gulli au grand désespoir de son Dir-Com, Vincent Bocart, aux yeux duquel les admirateurs de la mobylette qui parle, Ricky Zoom, programme phare de la chaîne, ne doivent pas être les antivax de demain ! Rapidement, le groupe, qui a relancé une nouvelle phase 2, se venge en signant des contrats de sous-traitance (le terme étant interdit dans les couloirs de la rue La Boétie sous peine de devoir débuter chaque journée de travail par trois potages tomates au distributeur de la cafet du 5ème, étage, la sanction étant juste décalée et non annulée par l’instauration du télétravail) avec les principaux producteurs de vaccins déjà commercialisés. Mais lorsque le patron de Sanofi France évoquait devant un journaliste ces prestations présentées comme autant d’actes de dévouement à la cause de la vaccination, on pouvait lire dans ses yeux qu’il promettait à l’interviewer en question de venir squatter son studio jour et nuit lorsque le moment de la victoire serait venu, exigeant, à cet instant-là, et pour effectivement répondre aux questions posées, que chaque personne présente sur le plateau porte un T-Shirt à l’effigie du laboratoire. 

PHASE 3 : LE DÉFI D’UN RECRUTEMENT 

IMPORTANT EN PLEINE CAMPAGNE DE VACCINATION MONDIALE

Certes, le moment de la victoire n’est pas encore tout à fait venu, mais le chemin du succès a été retrouvé ! Reste maintenant à conduire à bien la phase 3 prévue sur 35.000 personnes et qui devrait également tester l'efficacité du sérum sur le variant Sud-Africain. Si Sanofi semble convaincu de pouvoir mener l’étude à son terme heureux, le français ayant même annoncé qu’il lancerait, à ses risques, la production du vaccin avant l’issue de cette phase finale, le recrutement de cette vaste population ne sera probablement pas l’étape la plus facile à conclure. Déjà, les 722 participants à la phase 2 (chiffres considérés par la presse US comme un peu faible pour une stricte phase 2) ont été recrutés aux USA et au Honduras afin de respecter une certaine diversité ethnique. Les volontaires étaient notamment à 28% hispaniques, 8% Afro-Américains et 5% Asiatiques. Reste cette fois à trouver ces dizaines de milliers de personnes non encore vaccinés, dans des conditions de suivi irréprochables, et, cette fois encore, représentatifs des multiples populations concernées. Thomas Triomphe a reconnu lui-même hier, la difficulté de ce recrutement dans des pays où les citoyens sont soit déjà vaccinés, soit en attente de l’être avec des sérums ayant fait la preuve de leur efficacité. Il ne sera probablement pas si facile de trouver 35.000 volontaires acceptant de tenter le coup avec un vaccin encore en phase clinique. Une partie non négligeable de ce large échantillon devrait d’ailleurs être sélectionnée en Asie et en Amérique Latine. Par ailleurs, le groupe devra assumer d’être comparé, dans ses résultats, aux chiffres avancés de leurs côtés par Pfizer et Moderna. A ce titre, il est symptomatique de souligner que, si dans un autre contexte concurrentiel, Sanofi avait, comme il l’a fait hier, avancé une efficacité d’au moins 95 %, des hourras auraient retenti un peu partout et Emmanuel Macron aurait demandé la production d’une série de Légions d’Honneur à l’effigie du laboratoire pour en accrocher quelques exemplaires au revers des vestons du Team Sanofi. Mais les données de Moderna et Pfizer sont passées par là et ont rendu l’opinion publique très exigeante.