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LE MONDE CHARGE GILEAD ACCUSE DE FLOUER  L’EUROPE MAIS PAS UNE FRANCE «EXEMPLAIRE» !

Il est fort probable que Michel Joly (notre photo) aurait préféré une toute autre lecture pour entamer son week-end.  Il est fort probable que le patron de Gilead en France avait imaginé son Samedi autrement, à faire ses premières courses de Noël, plutôt que de devoir plancher sur l’article publié vendredi midi par le quotidien Le Monde afin d’y répondre, via une longue dépêche APM, réponse effectivement indispensable compte tenu de la violence de la charge et de la gravité des accusations avancées dans l’article.   

POUR LE MONDE, SEULE COMPTE  SOLIDARITY, L’ÉTUDE RÉALISÉE PAR L’OMS   

Dans l’édition du « quotidien du Soir » daté de samedi (et donc paraissant le vendredi midi), le titre de l’article, à lui seul, a dû convaincre le dirigeant, en quelques secondes seulement, qu’il allait bien, tout droit vers un week-end pourri. «Covid-19 : l’Europe flouée sur le Remdésivir » … Effectivement, Michel Joly pouvait oublier les paquets cadeaux et la réouverture des librairies. Que dit ce « papier » en substance ? En premier lieu, il affirme que l’étude partiellement publiée le 15 octobre dernier par l’OMS suivi, la semaine dernière par une recommandation déconseillant l’utilisation du produit est un verdict final et sans appel quant à l’efficacité du médicament, même sur le seul critère de la durée d’hospitalisation. Le Monde considère en effet que le Veklury est « finalement discrédité par un vaste essai clinique, Solidarity, piloté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans trente pays, dont la France ». Et le début du commencement des accusations à peine voilées suit : « Mais l’avertissement arrive trop tard : des dizaines de pays − notamment européens − ont déjà passé commande». Comme le soulignera Michel Joly, samedi, dans un entretien avec l’Agence de Presse Médicale, Le Monde qui détaille les résultats préliminaires des travaux de l’OMS, fait à l’inverse totalement l’impasse sur l’essai conduit par le NIH Américain, essai publié intégralement et qui a conduit à la publication de recommandations radicalement différentes de celles de l’organisation internationale, notamment par la FDA, mais aussi au Royaume-Uni ou encore de la part du régulateur japonais.  "Je respecte tout à fait l'OMS, qui bien sûr fait ses propres recommandations, qui sont importantes notamment pour un grand nombre de pays n'ayant pas d'agence de régulation propre, mais il y a d'autres recommandations", souligne le patron de Gilead en France. Si l’interprétation faite par Le Monde semble donc ignorer les avis divergents de celui de l’OMS, le quotidien va encore plus loin en suggérant clairement que le laboratoire, alors en négociation avec les pays européens aurait volontairement omis de partager avec la Communauté les principaux éléments du manuscrit de l’essai clinique Solidarity, manuscrit que l’OMS a contractuellement transmis, pour échange et révision, somme cela se fait toujours, au laboratoire durant la deuxième quinzaine de septembre.  

LE LABORATOIRE AURAIT CONCLU SON DEAL AVEC L’EUROPE SANS INFORMER DES CONCLUSIONS DE SOLIDARITY  

«Coïncidence ? » s’interroge Le Monde qui affirme : « Les quinze jours de révision du manuscrit par Gilead s’achèvent juste après la signature du contrat avec la Commission européenne. Le 7 octobre, la Commission commande ainsi 500 000 traitements (soit trois millions de doses), sans avoir connaissance de ces nouvelles données ». « Il y a un problème de transparence si la société Gilead − qui connaissait les résultats −n’a pas signalé à la Commission européenne leur existence », juge, auprès du Monde, Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’Inserm et membre du comité exécutif de l’essai Solidarity. Mais comme nous voue le révélions dans notre édition de vendredi, les conclusions de cet essai … n’en sont pas vraiment. Ce que confirme Michel Joly à l’APM : « Personne n'a vu les résultats définitifs de Solidarity, pour la simple raison qu'ils ne sont pas publiés aujourd'hui. C'est basique à rappeler mais c'est un élément crucial: ils ont été pré- publiés et il est écrit tout en haut du document qu'il s'agit d'une prépublication qui fait état de nouvelles recherches médicales qui n'ont pas encore été évaluées et ne devraient donc pas être utilisées pour guider la pratique clinique ».  Et si Gilead a bien reçu des éléments relatifs à l’étude menée par l’OMS, le patron de la filiale en compare la portée à ceux issus des travaux menés, conclus et publiés outre-Atlantique : "Ce draft nous disait que les résultats (de Solidarity - ndlr) étaient provisoires et non définitifs. Je ne vois pas en quoi cela aurait pu changer la compréhension des études revues, définitives et publiées ». On pourra par ailleurs noter que dans un article publié mardi dernier par le Financial Times, article dont les conclusions sont nettement plus mesurées que celles du Monde, une source évoque au contraire l’existence d’échanges et de dialogues, avant la signature de l’accord, entre le laboratoire et les négociateurs de la Commission qui évoquaient les éléments connus de Solidarity, information que la Commission n’a pas souhaité commenter.   

LA PEUR DE MANQUER AURAIT POUSSÉ LES PAYS À, COMMANDER LE PRODUIT ...  MAIS POURQUOI LE PRESCRIVENT-ILS ?   

Quant à la nature du contrat passé entre Gilead et les pays de l’Espace européen, (37 pays concernés), contrat qui porte sur 500.000 traitements soit 3 millions de doses, s’il reconnaît que ce contrat n’est assorti d’aucune obligation d’achat, comme nous vous le révélions dans notre article paru vendredi, Le Monde, affirme cependant que « la crainte d’une pénurie a parfaitement fonctionné. (…) Lorsque, le 8 octobre, Gilead a annoncé que le médicament était largement disponible, les autorités compétentes ont immédiatement passé leur commande. Il y avait une énorme pression pour qu’ils signent ». Selon les chiffres du Monde, 640.000 des 3 millions de doses auraient à ce jour été effectivement achetées, soit un Chiffre d’Affaires, pour Gilead, de 220 millions d’euros. « Des doses qui n’apporteront, en revanche, pas grand-chose aux citoyens » conclu le quotidien de façon pour le moins tranchée, …