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Comme on pouvait le craindre, ces trois dirigeants n’ont pas franchement vécu cette semaine leur plus sympathique visite de Washington. En effet, et comme nous vous l’annoncions la semaine dernière, les patrons d’Amgen, Novartis et Mallinckrodt étaient convoqués, mercredi dernier, par une Commission de la Chambre des Représentants, le « House Oversight Committee », chargée d’analyser la politique de prix des grands laboratoires présents sur le marché US.   Et les auditions comme les rapports qui ont servis de base aux entretiens sont d’une sévérité telle que nos auditionnés ont probablement dû avaler quelques somnifères avant de pouvoir trouver le sommeil, mercredi soir ! Notamment épinglé, le laboratoire Amgen a dû répondre à ce très vives attaques quant au prix affiché par l’un de ses produits vedettes, l’Enbrel.   

PRES DE 460% DE HAUSSE EN 18 ANS

Selon le document issu de la Commission et dont nous pris connaissance, le produit, depuis qu’Amgen en a récupéré les droits, en 2002, a vu son prix progresser de … 457% pour atteindre aujourd’hui un coût annuel de 72.240 dollars. Les élus américains reprochent par ailleurs au laboratoire d’avoir systématiquement pratiqué une politique dite de “shadow pricing” : face au concurrent Humira de AbbVie, l’Enbrel, au lieu de tenter de gagner des parts de marché en se rendant plus accessible a, au contraire, utilisé chaque hausse de prix décidé par AbbVie pour augmenter le prix de son propre médicament. Amgen justifiait même les augmentations de son étiquette en avançant celles constatées sur Humira. Cette commission d’enquête a par ailleurs précisé qu’elle avait travaillé sur la base de documents internes transmis par le groupe, documents qui dans le cas d’Amgen totalisaient 400.000 pages !   

« SI VRAIMENT VOUS AMIEZ VOTRE PAYS ... »

Interrogeant dans la foulée le CEO du laboratoire, Robert Bradway, Ro Khanna, représentant Démocrate de Californie, Etat où se trouve pourtant le siège d’Amgen, a eu des mots très durs à l’encontre d’un dirigeant visiblement mal à l’aise et qui ne s’attendait probablement pas à une telle charge. L’élu a notamment tenté de pousser Robert Bradway à s’engager à ne plus faire payer son Enbel plus chers aux patients américains qu’aux personnes prises en charge dans les autres pays développés. Devant le silence embarrassé du dirigeant, Ro Khanna l’a interpellé devant la Commission et le public présent : « Est-ce que vous êtes un citoyen Américain, Monsieur ? Si vous aimez votre pays et vos concitoyens, vous devriez être capable de leur dire que désormais ils ne paieront pas plus cher leur traitement que les Français, les Allemands, les Européens . Vous devriez pouvoir leur dire ! ». Et comme si la soufflante imposée ne suffisait pas, c’est une autre élue Démocrate de la même Californie, Katie Porter qui a pris le relais en demandant à Robert Bradway d’expliquer pourquoi et comment lui et ses cinq plus proches collaborateurs avaient pu empocher un revenu global de 124 millions de dollars au cours des seules trois dernières années. Robert Bradway ne répondant pas, Katie Porter s’est approché du grand tableau sur lequel étaient résumées certaines données dossier pur y tracer en très gros quatre points d’interrogation.