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ARTICLE PUBLIÉ DANS PSQ N°1523 - 02/11/2020

Il est des chiffres qui ne veulent pas dire grand-chose ! Ainsi, en est-il de ce +5,7% affiché par le CA de Sanofi pour le troisième trimestre de l’année en cours. Certes, donc, le revenu global du laboratoire français enregistre une nette progression et flirte, en cette période pourtant complexe, avec la dizaine de milliards d’euros : 9,48 milliards soit 11 milliards de dollars. Mais en réalité donc, derrière ce +5,7% on trouve aussi un +69%, un +14% mais aussi un -54%, un -6,4% et un -1,1%. Une diversité des chiffres et des situations qui, pourtant, doit probablement renforcer la conviction du Team Hudson, celle d’être sur la bonne voie. Et le meilleur exemple en est de toute évidence ce désormais fameux Dupixent.   

DUPIXENT MILLIARDAIRE EN DOLLARS POUR LA PREMIÈRE FOIS SUR UN TRIMESTRE  

Le produit qui surfe sur deux indications majeures (dermatologie et respiratoire) est en effet l’illustration parfaite de ce que Paul Hudson, il y a désormais prés d’un an, désignait comme les axes prioritaires de sa stratégie, ceux qui méritent les investissements de la Maison, les « First in class » ou « Best in class » que le nouveau CEO de Sanofi pointait du doigt début Décembre 2019, devant la presse et les analystes.  Et pour la première fois, il affiche un CA milliardaire en dollars sur le seul trimestre : 1,07 milliard soit 918 millions d’euros soit une hausse de 69% par rapport à la même période un an plus tôt et un CA cumulé, depuis le début de l’année 2020 de plus de 2,5 milliards d’euros. Plus que jamais, Sanofi croit en cet objectif qui, lorsqu’il fut prononcé pour le première fois, semblait un tantinet surréaliste : un Dupixent à 10 milliards d’euros annuels. Il faut dire que le groupe français investi en effet autant que possible dans la progression de son nouveau chouchou quitte à bousculer ses vieilles habitudes : Sanofi qui n’avait jamais été l’un des plus gros investisseurs publicitaire Grand-Public outre-Atlantique, sauf, peut-être du temps de la splendeur de ce bon vieux Lantus, est désormais très choyé par les commerciaux des grands médias US : en septembre, le Dupixent a profité de quelques 23 millions de dollars d’achat d’espaces publicitaires sur les chaines de TV outre-Atlantique. Ce qui a probablement aidé pour un médicament dont l’essentiel des ventes est encore à ce jour enregistré aux USA : sur ce T3 2020, le marché Américain représente près de 79% du CA du produit et ce alors qu’il devrait être présent dans une cinquantaine de pays d’ici à la fin de l’année en cours. Et la performance du Dupixent est d’autant plus remarquable que, c’est Paul Hudson qui le soulignait lors de la Conférence de presse de présentation des résultats, les autres grands acteurs du segment de la Dermatologie ont tous souffert de la crise sanitaire et de la désertion des cabinets médicaux, en dehors de visites Covid, évidemment.   

LA GRIPPE DOPE LES VACCINS  

Autre secteur, lui aussi identifié en décembre par le Boss comme un levier de croissance prioritaire, les vaccins ont largement profité du début de la campagne contre la grippe, des stocks ayant été rapidement constitué. Avec 1,07 milliard d’euros sur ce seul segment, Sanofi enregistre un chiffre de ventes jamais atteint par le passé. Résultat : l’ensemble du business Vaccination s’affiche à 2,08 milliards d’euros, en hausse de 13,6%. Mais là aussi, le chiffre recouvre des réalités bien diverses : ainsi le segment des vaccins dits de tourisme s’effondre logiquement, à -54% alors que l’anti-méningite recule de 26%. On peut pourtant espérer que ces revers sont strictement conjoncturels. Ce qui n’est pas totalement le cas des produits dits de Médecine Générale dans l’organisation du business Sanofi. On touche là aux secteurs qui ne sont plus prioritaires dans la stratégie de Paul Hudson et notamment la diabétologie. Sur cette seule BU, le CA du T3 est en recul de plus de 4% et l’ensemble des produits concernés, qui ressemblent de plus en plus à un stock en perdition, dont les produits seraient soit à vendre soit en fin de parcours, s’affiche en recul de 6,4%, à 3,6 milliards d’euros. Enfin, on relèvera la quasi stabilité des produits OTC, à -1,1% et 1,04 milliard d’euros, segment qui pourtant, continue de progresser aux USA (+2,7%) mais recule en Europe (-1,5%) et dans le Reste du Monde (2,8%). On sait, là aussi, et depuis l’arrivée de Paul Hudson que l’avenir de ce business Santé Grand Public s’inscrit très probablement en dehors de la maison Sanofi.