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Un CA annuel 34 milliards de Livres aujourd’hui et un CA de 33 milliards de Livres en 2031 ! Avancer ainsi, sans précaution, l’objectif de GSK et de sa CEO Emma Walmsley pour la décennie à venir pourrait sembler pour le moins stationnaire sinon pire  ! Sauf que … Sauf que, dès l’année prochaine, le groupe se sera séparé d’une partie non négligeable de son business, l’OTC. Or cette activité ne représente rien de moins que 10 milliards de Livres entre Centrum et Advil, … Il faut donc, selon le plan présenté hier mercredi par la Boss, booster le pipe-line de la Maison de telle sorte qu’en 2031, les 10 milliards de l’OTC aient été totalement compensés par le « new biz » espéré.

emma, « change agent » du labo

Comme nous vous l’avions annoncé, Emma Walsmley a donc présenté mercredi sa feuille de route pour les 10 prochaines années, feuille de route qu’elle compte bien mener à son terme, ( se désignant d’ailleurs elle-même comme une « change agent », en anglais dans le texte ) contrairement à ce que certains actionnaires du groupe, rassemblées derrière le fonds d’investissement Elliott, espéraient, encourageant à demi-mots puis de façon totalement affichée et revendiquée, l’actuelle CEO à quitter son job pour suivre son portefeuille OTC. Un sujet sur lequel justement on attendait donc la Boss. Et, sans surprise, la séparation est confirmée : GSK conservera 20% des parts de la nouvelle structure, structure qui, rappelons-le, est une joint-venture avec l’Américain Pfizer dans laquelle le Britannique détient aujourd’hui 68%.  Mais à terme, ces actions détenues par GSK, considérées comme un investissement à moyen terme, seront cédées sur les marchés. Reste que cette séparation devrait permettre une rentrée immédiate, dans les caisses du groupe Britannique de 8 milliards de Livres, somme qui sera exclusivement consacrée aux développements, en interne comme en externe, des quatre aires thérapeutiques prioritaires qui constituent, ensemble le « New GSK » annoncé comme une « nouvelle étape », à savoir les maladies infectieuses, le HIV, l’oncologie et l’immunologie … sans oublier d’éventuelles opportunités d’acquisitions futures.

maintenant il faut tenir le pari d’une croissance de +5% par an

Car ce sont bien les produits actuellement en développement dans ces univers qui devraient permettre aux équipes GSK de retrouver le chemin de la croissance pour, in fine, faire comme aujourd’hui mais sans l’OTC. Une ambition qui passe par une croissance annuelle de 5% pour les 5 prochaines années, avant que les innovations espérées d’un pipe-line fort d’une vingtaine de vaccins et de plus de 40 molécules, ne prennent le relais, permettant également de compenser les pertes de brevets attendues dans le VIH et le respiratoire. Un pipe line au sujet duquel lequel la CEO, ne cache pas son ambition puisqu’il représente selon elle un potentiel de 20 milliards de Livres aux pics des ventes avec notamment le Cabotegravir, concurrent potentiel du Truvada déjà dans les tuyaux de la FDA ou le Duvroq, dans la prise en charge de l’anémie, d’ores et déjà validé par les autorités sanitaires nippones sans oublier les promesses de plusieurs produits d’oncologie. Quant aux perspectives à court terme, elles devraient être assurées par le portefeuille actuel de produits et la reprise espérée de certains blockbusters qui ont pu logiquement souffrir de la crise sanitaire. C’est notamment le cas pour le vaccin anti zona, le Shingrix, qui, s’il a connu une nouvelle hausse de ses ventes en 2020 (+11%), avec un CA de quasi 2 milliards de Livres 1,99 milliard), soit 2,7 milliards de dollars, a semblé moins en forme qu’au cours des années précédentes. GSK, qui peut désormais répondre industriellement à la demande, ce qui ne fut pas toujours le cas, a d’ailleurs lancé sa première campagne DTC en faveur du produit, campagne baptisée « Shingles doesn’t care ». Quant aux actionnaires du groupe, ils devront eux aussi faire quelques efforts dans les années à venir. Ainsi, les dividendes versés seront réduits de 31%, ce qui est beaucoup mais moins que les 50% de coupe auxquels certains s’attendaient et qu’une note publiée il y a quelques jours par l’analyste Geoffrey Porges laissait clairement entendre. D’ailleurs, la réaction de la corbeille à la City ne traduit pas une inquiétude générale et même une certaine adhésion au plan présenté, malgré la coupe des dividendes, puisque dans la journée d’hier, le titre s’affichait clairement à la hausse, avec une pointe à +3,5% avant de se stabiliser en fin de journée à +1%.