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Cliquez-iciEn choisissant, au début de l’année 2018, de dire Oui à la proposition du géant américain Bristol Myers Squibb, Frédérique Saas a conscience qu’elle se met en danger en acceptant de changer de dimension ! Et encore : si elle sait déjà que le patron de la filiale France, Jean-Christophe Barland, va quitter ses fonctions, elle ignore qui lui succèdera. Et surtout, qu’un an plus tard, sa nouvelle « Maison » va racheter son compatriote Celgene et ajouter aux 2100 salariés de la filiale du groupe New Yorkais les 200 de son acquisition. Un vrai changement d’échelle pour celle qui a débuté sa carrière dans sa région d’origine, à Verdun : près de deux années de Visite Médicale pour le compte du laboratoire Innothéra avant de découvrir le Marketing et de rejoindre Organon, l’un des leaders sur le marché de la contraception. Un sujet qui lui offre l’opportunité de communiquer vers le grand public. Et lorsqu’en 2008, un job de Dir-Com se libère chez l’Américain Schering Plough, Frédérique Saas n’hésite pas. Mais un an plus tard, le groupe est racheté par son compatriote Merck (MSD en France) dont la communication est alors surtout tournée vers les Affaires Publiques.
Résultat : lorsque Frédérique Saas est contactée par Leo Pharma, elle ose quitter le « Gros Américain » pour rejoindre le « Petit Danois ». Celui qui, alors, pilote le laboratoire en France, Guillaume Clément, veut construire une véritable équipe de communicants, convaincu que la dermatologie qui représente la quasi-totalité du business de l’entreprise, mérite qu’on ose parler directement aux patients, dans le respect de la législation, évidemment. Autant dire que le challenge a tout pour motiver notre Verdunoise, grande blonde, qui se cache pour fumer quelques rares cigarettes hebdomadaires dérobées à ses interlocuteurs (la rédaction de Prescription Santé en sait quelque chose). La liberté de ton qui fait la signature de Leo Pharma dans le monde entier va offrir à Frédérique Saas l’occasion de quelques très belles opérations, des actions sur le long terme ou des « coups de com » tel que cet « happening street art » sur la place du Palais Royal en octobre 2013, demeuré dans les mémoires. Une « opé » qui est le symbole de ce que cette vraie communicante aime faire par-dessus tout. Et c’est probablement à cause de cela que certains, même parmi ses proches, ne l’imaginaient pas disposée à passer du petit et dynamique Leo au grand et moins souple BMS. D’autant que jusqu’alors, la filiale France du laboratoire américain s’illustrait surtout dans la Communication Financière et Institutionnelle, s’acharnant à transmettre aux journalistes hexagonaux de longs et complexes communiqués de presse… en anglais ! « On s’est demandé ce qu’elle allait faire là-bas ? Certes, c’est difficile de dire non à une telle proposition, mais dans le contenu du Job, dans ce que le labo produisait jusqu’alors, on ne l’imaginait pas à sa place », raconte une de ses « concurrentes » et néanmoins camarade, membre de l’Association RCS (voir notre encadré).
Chez BMS, Frédérique Saas va rapidement se fixer pour objectif, notamment, de s’adresser directement au grand public sur une thématique pourtant « sensible » et difficile à populariser : l’immunothérapie
. « Frédérique a un vrai talent quand il s’agit de s’adresser au public. Elle aime ça et la frontière entre la pharma et le patient l’énerve. Même si elle en accepte les dimensions. Mais son enthousiasme l’emporte presque toujours » affirme une proche. Pari tenu et réussi, il y a deux ans, avec « Explore For Cancer », une « expérience immersive » sous une grosse bulle orange, juste devant la Gare Saint-Lazare, qui pendant quatre jours va permettre au grand public d’explorer avec l’aide des équipes du labo les perspectives de cette innovation dans la prise en charge du cancer. Après le rachat de Celgene c’est l’ex patron du « racheté » Christophe Durand, qui a été choisi pour le job de General Manager, qui peut compter sur sa Dir-Com de poursuivre dans la voie ouverte avec « Explore For Cancer », même si depuis un an, « nous avons consacré l’essentiel de nos actions à la com interne et à la gestion de la crise » constate t-elle.