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Cliquez-iciComme nombre de GM de filiale France au sein d’un groupe Américain, le parcours de Clarisse Lhoste a dû passer par la case Etranger puis par l’étape « GM d’une filiale d’un petit pays », la Belgique, souvent considéré comme un galop d’essai idéal (notamment parce que le système de santé ne manque pas de points communs avec celui de la France). Des « tests » que cette introvertie assumée a visiblement réussi haut la main puisque dès l’annonce du départ de Cyril Schiever, alors patron de MSD France, on a prié Clarisse Lhoste de refaire ses valises et de quitter Bruxelles pour rejoindre Paris. Des valises qu’elle avait posé au pied de l’Atonium en septembre 2016, après plus de quatre années entre Montréal et Vancouver, patronne de BU puis du Marketing pour ce même Primary Care et pour les vaccins de la Maison, activité stratégique s’il en est chez Merck. « Dans le parcours interne, le job de patron de BU est essentiel, indispensable. Tout comme le séjour à l’étranger. J’ai eu la chance de pouvoir accepter la proposition qui m’a été faite de partir au Canada et de vivre cette double expérience». Un départ facilité par le fait que Monsieur a pu lui aussi, au même moment, saisir une occasion au sein de son entreprise qui souhaitait se développer outre-Atlantique. Et lorsqu’on propose ensuite à Clarisse Lhoste la Direction de la filiale Belge, cet homme parfait a de nouveau l’occasion de suivre le mouvement impulsé par la carrière de Madame et de retraverser l’Océan.
Le parcours professionnel de la désormais GM France pourrait donc être d’un classique absolu s’il ne présentait pas ce qui est presque aujourd’hui une bizarrerie : il s’est déroulé intégralement au sein du seul laboratoire Merck (MSD). « Il n’y a eu aucune véritable raison pour que je veuille changer ! Je n’ai jamais eu le sentiment de stagner, d’être depuis trop longtemps dans une zone de sécurité, de risquer de me lasser. Chaque étape de ce parcours m’a apporté beaucoup, certaines plus que d’autres, mais j’ai toujours été mise en situation de relever de nouveaux challenges ». Et notamment, souligne Clarisse Lhoste, au retour de ses trois congés maternité, qui ont tous donné lieu à une promotion, comme les entreprises vertueuses en la matière cherchent à le faire désormais. « 21 ans de maison » comme on disait jadis, pour un parcours professionnel qui a débuté un peu par défaut. Car sa vraie passion de jeune fille c’est, dès l’âge de 12 ans, la Recherche en santé humaine. « C’est à cet âge-là que je regarde un peu par hasard un reportage sur l’Institut Pasteur. Je suis fascinée ! Et je prends mon stylo pour écrire au Professeur François Jacob (Prix Nobel de Médecine en 1965 – ndlr) qui dirige alors l’Institut. Dans cette lettre, je lui demande ce que je dois faire pour, moi aussi, pouvoir travailler un jour là-bas. Et cet homme pourtant débordé prend le temps de me répondre : Biologie, Médecine ou Pharmacie ! Voilà ce qu’il me donne comme conseils et comme pistes ». Ce sera Pharmacie pour la jeune fille mais jamais dans le but de se retrouver plus tard derrière un comptoir : « Cette idée ne m’a jamais effleurée l’esprit. Et pour être tout à fait honnête, je me suis un peu ennuyée pendant ces années. Je me suis plusieurs fois posé la question de changer d’orientation. Et je crois qu’aujourd’hui encore je regrette de ne pas avoir fait Médecine ». Clarisse Lhoste ne fera donc pas de Recherche. En revanche, une fois bouclé avec succès son cursus de pharma, elle veut élargir ses horizons, et découvre alors le secteur de l’industrie pharmaceutique. Qu’elle ne quittera plus ! Et elle relève le défi de l’action collective. Nombre d’acteurs concernés ont souligné l’action menée par la patronne de MSD en France lors de récentes négociations de l’accord cadre qui fixe les règles du jeu entre le Comité Economique des Produits de Santé et les laboratoires. Au point que certains au sein du LEEM, le syndicat des labos, lui prédisent un rôle croissant dans les années à venir. « Elle est très écoutée, très respectée au sein des patrons de filiale, notamment chez les anglo-saxons, mais pas que… ce qui fait sa force et son influence ».