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Cliquez-iciCarole Doré appartient à cette génération qui a fait ses premières armes dans le « public » ou plus exactement en politique. Depuis quelques années en effet, plusieurs jeunes femmes, recrutées par la pharma hexagonale, avaient au préalable exercé leurs talents auprès d’élus, principalement, pourquoi ne pas le dire, à droite de l’échiquier politique. Une droite modérée, représentée par une femme, Valérie Pécresse. Comme Aurélie Andrieux-Bonneau (voir notre portrait), on trouve en effet Carole Doré aux côtés de Valérie Pécresse, l’actuelle Présidente de la Région Ile-de- France. Armée d’un joli duo de diplômes (Sciences-Po et Essec), elle a fait ses premières armes à Matignon, alors occupé par Jean-Pierre Raffarin, et rejoindra plus tard le cabinet de celle qui est alors Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
C’est en 2011 que la jeune femme découvre l’univers de la santé, recrutée par le groupe Abbott. Elle est alors en charge des Affaires Publiques de la Maison pour l’Europe notamment. Et recroise (un hasard ?) son amie Aurélie qui rejoint le groupe après que celui-ci ait volontairement implosé, donnant naissance au laboratoire AbbVie. Mais Carole Doré, dont on loue déjà « le professionnalisme qui s’ajoute à un joli carnet d’adresses », se laisse alors convaincre de quitter le laboratoire Américain pour rejoindre le groupe Allemand Merck et la région Lyonnaise. Là, elle décroche une double casquette, selon un modèle il est vrai de plus en plus fréquent dans la pharma, en charge tout à la fois du « Market Access » et des Affaires Publiques. On est alors en janvier 2016. Dix-huit mois plus tard, ce que certains désignent comme « l’affaire du Levothyrox » débute par la mise en ligne d’une pétition puis prend un tournant que l’on pense dramatique après que le magazine EBDO affirme, en décembre 2017, mais un peu vite que la nouvelle formule du médicament serait à l’origine de 14 décès ! Une « révélation » démentie par les faits comme par l’ANSM dans les jours qui suivront. Carole Doré saura, selon une source interne, monter au créneau sur ce dossier, « faisant preuve d’une grande efficacité mais aussi d’une fermeté non démentie qui est un trait évident de son caractère » dans une situation de crise qui se prolonge plus de deux ans. De quoi faire ses preuves et attirer l’attention de quelques recruteurs, notamment ceux mandatés par le Britannique GSK. Un laboratoire où Jean-Yves Lecoq, après plus de 25 ans « de Maison » a prévenu de son prochain départ. Un job qui a tout pour attirer Carole Doré puisqu’aux missions qui étaient les siennes chez Merck s’ajoutent la gestion de la Communication de la filiale France et celle dit des « Grands comptes ».
Affaire rapidement conclue : le 1er juin 2020, moins de 10 ans après ses premiers pas dans la pharma, la jeune femme est nommée « Vice-présidente, Directrice des Affaires Économiques et Gouvernementales, de la Communication et des Grands Comptes de GSK France », intégrant dans la foulée le Comité de Direction. Une carte de visite à rallonge pour l’un des postes de « Dir Com » les plus en vue dans l’hexagone avec une équipe d’une trentaine de personnes. « Son vrai défi aujourd’hui, c’est le Market Access, même si elle gérait déjà ce type de dossier. Mais sans vouloir sous-estimer son ancien labo, chez GSK, sur ces questions notamment, elle change de dimension ». Carole Doré décrite comme « particulièrement énergique » devra aussi « arrondir les angles » : « Dans des structures telles que GSK, il faut aussi savoir rassembler les équipes et créer le consensus, même quand on est le pilote ». Reste que, en moins d’une décennie de pharma, son parcours, jusqu’alors sans faute, incite ses amis et amies à lui prédire « une nouvelle réussite » dans le groupe Britannique.