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La prescription de l’ICER aura probablement un peu de mal à passer chez les stratèges de Biogen. Le laboratoire Américain où les membres du comité de direction ne doivent plus avoir beaucoup d’ongles à ronger, attend avec impatience et une pointe d’angoisse, la date du 7 juin, jour où, sauf imprévu, la Food and Drug Administration publiera enfin son verdict quant à l’avenir de l’Aducanumab. Ce candidat médicament dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer pourrait en effet devenir un méga blockbuster … à condition évidemment d’être autorisé par l’Agence Fédérale. Il semble qu’en interne, les spécialistes de la FDA en soient partisans alors que les 11 experts extérieurs, mobilisés il y a quelques mois par l’agence avaient pour leur part émis un avis clairement négatif. A ce conflit qui pourrait, selon les rumeurs, tourner en faveur du groupe Biogen, vient de s’ajouter une nouvelle prise de position, celle di désormais célèbre ICER, comprenez « The Institute for Clinical and Economic Review ». Cet organisme indépendant planche régulièrement et depuis une quinzaine d’années, sur les nouveaux médicaments, à venir ou déjà commercialisés, et évalue leur juste prix en fonction de leur efficacité et des données pharmaco-économiques associées. Or l’ICER vient justement d’éplucher en détail le dossier de l’Aducanumab, produit qui nécessiterait une perfusion d’une heure en moyenne toutes les qautre semaines, dont on ignore encore le prix auquel il serait proposé même si le CEO de Biogen, Michel Vounatsos, semble avoir une idée assez précise, mais encore secrète, de l’étiquette qu’il compte apposer aux boîtes de son produit, tout du moins sur le marché US.

 

2.500 DOLLARS POUR LES UNS, 50.000 POUR LES AUTRES

 

Mais avant que cette donnée essentielle ne soit révélée, l’ICER a donc rendu son verdict. Et compte tenu des « preuves insuffisantes d’efficacité » et les données contradictoires des deux essais conduits sur le produit , les experts de l’Institut ont fixé une fourchette de 2500 dollars à 8300 annuels pour le coût raisonnable maximum du produit dans le cas ou celui-ci venait à être commercialisé.  Or il est fort peu probable que les projets Biogen soit du même ordre. Sans que cette autre estimation ne fasse nécessairement autorité au sein du groupe, un panel d’analystes avait en effet avancé il y a quelques mois, le prix de 50.000 dollars annuel au cas où le traitement pouvait être considéré comme un « game changer ».

 

LA SÉVÉRITÉ DE L’INSTITUT DÉNONCÉE PAR LE LABORATOIRE

 

Le tarif avancé par l’ICER est d’autant plus surprenant que Michel Vounatsos avait affirmé à plusieurs reprises que son laboratoire et l’Institut collaborait et réfléchissaient ensemble sur les différentes options. Une collaboration qui pourrait être moins évidente après la publication de cette fourchette «discount» par l’ICER. En réponse à cette estimation, en effet, Biogen ne s’est pas privé de souligner la «sévérité» des analyses de l’organisme qui, depuis sa création, a planché sur les prix de quelques 102 produits et que, dans 12 cas seulement, l’Institut avait estimé l’étiquette concernée effectivement justifiée. Par ailleurs, les recommandations de l’ICER s’établissement à des prix qui sont en moyenne 50% inférieurs à ceux fixés par les industriels. 

 

ARTICLE POUR TOUS

OPIOÏDES :  LE  MASSACHUSETTS PORTE PLAINTE CONTRE PUBLICIS HEALTH

C’est de tout évidence une « première » qui risque de provoquer quelques remous dans l’univers des Agences de Communication santé outre-Atlantique. Et de ne pas améliorer l’image des prestataires de la pharma si ces derniers sont « embarqués » ainsi, aux côtés de leurs clients dans le cadre des grandes affaires judiciaires qui secouent le monde des Labos. Déjà, et comme nous vous le racontions, le cabinet de conseil McKinsey avait, en Février dernier accepté de verser la somme record de 596 millions de dollars pour mettre un terme à l’action en justice des autorités Fédérales Américaines à son encontre, pour le rôle joué par les consultants de cette enseigne aux côtés des dirigeants de Purdue pharma, dans la stratégie de développement des opioïdes. Cette fois, c’est au tour du géant français de la communication, le groupe Publicis, de se trouver lui aussi mis en cause. A l’origine de cette action, l’Etat du Massachusetts qui vient donc de mettre en cause l’agence de publicité, coupable, aux yeux du procureur général local d’avoir imaginé les outils d’une communication « mensongère et frauduleuse » pour assurer la promotion des opioïdes du laboratoire.

 

PURDUE : UN CLIENT A 50 MILLIONS DE DOLLARS SUR 10 ANS ?

 

Selon les documents qui accompagnent la plainte déposée, Publicis Health aurait ainsi engrangé 50 millions de dollars de revenus, entre 2010 et 2019 grâce à des outils destinés à convaincre les médecins de prescrire toujours plus d’opioïdes et à des doses toujours plus fortes, se rendant ainsi « complice » d’une « nuisance publique » ayant entraîné des milliers d’overdoses et la mort de nombreux patients. L’action intenté accuse également Publicis Health d’avoir entraîné les Visiteurs Médicaux de Purdue afin de « convaincre les médecins les plus réticents » et d’avoir rédigé puis organisé l’envoi de milliers de messages dont le but était de décidé les prescripteurs à utiliser les doses les plus fortes de l’Oxycontin, opioïde « vedette » du portefeuille de Purdue Pharma. Réagissant officiellement à cette action du Département de la Justice de l’Etat, Publicis a souligné qu’elle n’avait aucun fondement, précisant que Publicis Health avait agi en toute légalité, dans le cadre de sa mission d’agence de publicité et qu’elle n’était ni un producteur de médicament, ni un distributeur, ni même un consultant. « Notre rôle se limitait à la mise en œuvre de la stratégie publicitaire de Purdue et des achats d’espaces correspondant.