Ainsi donc, dans l’univers de agences de Communication Santé l’heure est aux rapprochements de talents. Dans la catégorie des petits jeunes, on l’a vu récemment, le mouvement s’illustre par le recrutement par le groupe Havas et son « patron Santé » en France, Loris Repellin, de Benjamin Chevrier, qui avait réussi à faire de Service Plan Health & Life, l’une des agences les plus remarquées de ces trois dernières années. Et dans la catégorie « Talents confirmés », on apprenait donc la semaine dernière, l’arrivée de Catherine Verdière chez ARSENAL-CDM, l’agence pilotée par l’irremplaçable Eric Romoli. « C’est comme si on avait droit à un duo entre Mick Jagger (comparaison à laquelle Eric Romoli est depuis longtemps habitué … avec une satisfaction non dissimulée, d’ailleurs - ndlr) et Patti Smith alors que, sur la scène d’Havas, on réunit Benjamin Biolay et Julien Doré. C’est vrai que, des deux côtés, ça a de la gueule ! », s’amuse un concurrent qui préfère rester discret pour ne pas avoir à admettre son admiration, sa crainte peut-être, vis-à-vis de cette double nouvelle concurrence. 

ROMOLI, LEVEAU, GRANGE ET, 

DÉSORMAIS, VERDIERE AU COMITÉ DE 

PILOTAGE D’ARSENAL CDM

Depuis quelques jours, donc, Catherine Verdière siège au sein du Comité de Pilotage de l’Agence ARSENAL-CDM aux côtés du « patron » mais aussi de ses deux fidèles que sont le Dr Antoine Leveau et Emmanuel Grange, piliers de la Maison depuis plus de 20 ans. Après avoir passé deux décennies chez Sudler & Hennessey, agence qui intégrera la galaxie WPP, Catherine Verdière avait ensuite tenté une autre aventure chez Vivactis. « Mais finalement, je crois que c’est le concept de groupe et de tout ce qu’il implique en termes de mode de fonctionnement et chaîne de décision qui ne me convient plus ! J’ai besoin d’exercer mon métier avec des hommes et des femmes, des cerveaux, des talents et pas avec un tableau Xcel ou une procédure ». De son côté, à la tête de l’agence ARSENAL depuis … toujours, Eric Romoli ne pourra jamais se voir reprocher la moindre inconstance, pas plus qu’un manque de franchise.

SURTOUT NE PAS BAISSER LES BRAS

« On ne fait plus notre métier quand on transforme son agence en usine à produire du contenu que personnes ne lit et dont les principales qualités, sinon les seules, sont d’avoir été validé par les process internes et d’avoir respecté les délais. Trop d’agences ont perdu le goût de la création et pensent qu’en remplissant des pages et des pages d’informations et de données, en multipliant les mails aux prescripteurs, on fait le job ! Combien de ces documents sont effectivement ouverts par les médecins ? Nos agences sont staffées, parfois sur-staffées, en scientifiques, le plus souvent biologistes. Ils sont essentiels mais ils ne sont pas médecins, ils n’ont jamais vu un patient, et par la force des choses, ils manquent de ce savoir indispensable qui, allié à la créativité, permet d’ouvrir les portes. Depuis dix ans au moins, les agences ont de plus en plus de difficultés à recruter de véritables directeurs médicaux, c’est-à-dire des médecins. Maintenant, dans l’équipe ARSENAL-CDM, nous en avons deux et ce sont des pointures ! » Incontestablement, ces deux-là étaient donc faits pour, un jour, se retrouver même s’ils se connaissent de longue date : le Docteur Catherine Verdière qui n’a jamais cessé d’exercer la médecine, a commencé sa carrière en agence en 1994 chez Sudler & Hennessey date à laquelle le publicitaire sorti de l’ESSEC, Eric Romoli avait déjà lancé son ARSENAL à l’assaut de la Communication Santé depuis quelques années (1986). 

DEUX « ÉLÉPHANTS »  DÉCIDÉS À 

TRAVAILLER  DIFFÉREMMENT

Après des années de concurrence « juste et loyale » entre ces deux poids-lourds du secteur (j’allais écrire des éléphants ce qui pour moi est un incontestable compliment mais je ne suis pas certain que nos deux néo-compères soient, sur ce point, sur la même ligne que moi ! Dommage, c’est beau un éléphant) chacun à la tête d’une des importantes agences dans l’univers de la pharma, cette nouvelle rencontre, qui aboutit donc aujourd’hui, est d’abord motivée par une envie de travailler différemment. « Nous avons aussi la chance d’avoir en face de nous des laboratoires, des clients qui nous suivent et nous accompagnent dans cette logique. Mais s’ils nous accompagnent c’est parce qu’ils savent que cela fonctionne, que nos messages captent l’attention du médecin parce que nous abordons leurs problématiques dans le bon sens ». 

UNE CAPACITÉ À L’ENTHOUSIASME

Avec, pour Catherine Verdière, une expertise médico-marketing avérée après toutes ces années, « c’est-à-dire, selon les propos d’Eric Romoli, une capacité à proposer en même temps du fond et de la forme, et une crédibilité immédiate », avec, pour Eric Romoli, selon les propos de Catherine Verdière « une capacité à surprendre, à créer, à s’enthousiasmer aussi, ce qui déteint nécessairement sur le client », ce duo-là rencontre déjà, « un excellent écho auprès de ceux qui nous avons rencontré ». Un duo qui, c’est l’ambition affichée, constitue en soi un concept, où le discours médical revendique toute sa place sans jamais emboliser pour autant la forme et la création.